Une utopie qui se borne à décrire un rêve irréalisable est plus néfaste qu'utile ; le fossé entre le réel vécu dans l'instant et le souhaitable imaginé pour plus tard apparaît définitivement infranchissable. Tous les abandons sont alors justifiés, tous les projets se heurtent à la lâcheté des « À quoi bon ? ». Elle peut être au contraire un facteur de renouveau, être à l'origine d'une dynamique, si elle est reçue en suscitant un « Pourquoi pas ? ». (Albert Jacquard)
Ce qui est dit l'a été, et pour toujours le sera. Les mots lancés à haute et intelligible voix sont dotés d'un pouvoir de perforation: ils entrent en nous, nous envahissent, s'installent dans notre mémoire, ne s'en vont plus jamais.
(Les Autres (2006)) (Alice Ferney)
Que peut changer un mot ? Une phrase ? Une lettre ? On ne devrait pas écrire. Le décalage est trop grand entre le moment où on écrit une lettre et celui où elle est lue.
(Gil Bluteau)
Dis ce qui t'est le plus personnel, dis-le, il n'y a que cela qui importe, n'en rougis pas : les généralités se lisent dans les journaux.
(Elias Canetti)
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents, Ne vous laissez pas attacher, ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles... On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous, alors le fleuve Amour coule tranquille, les jours sont heureux sous les marronniers mauves, Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve, alors soufflent les vents contraires, le bateau tangue, la voile se déchire, on met les canots à la mer, les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur. La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui; La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire ne peut plus supporter le son de votre voix. Plus rien n'est négociable On a jeté votre valise par la fenêtre, Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir, Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage? Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre. Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent, Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie, alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs, Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie et tant de temps à attendre des autres des signes, des baisers, de la reconnaissance Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie, Tout nous serait cadeau Nous ne serions jamais déçus On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin Chacun est dans sa vie et dans sa peau... A chacun sa texture son message et ses mots