lundi 27 avril 2009

Je Dialogue

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Je Dialogue
En mots logiques
Tu te détournes

Je divague
En mots obliques
Tu me contournes

Je Dialogue
En mots romantiques
Tu séjournes

Andrée Chedid

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A partir de jeudi soir, je serai de nouveau absente quelques jours. Ne soyez donc pas étonnés de ne pas me voir. Je serai de retour mardi. Je vais me balader en Corse !... ;-)
Bonne semaine à vous, et de très gros bisous !

(photo de Willy Ronis)

dimanche 19 avril 2009

Amour et rire


Si on aime vraiment, et si on sait rire vraiment, le résultat est le même : on s'oublie, ou du moins on s'efface. Le moi est haïssable, de qui n'aime que son moi. Le moi est haïssable, qui se prend au sérieux, parce qu'il ne voit que lui-même et sans aucune distance. L'amour rend gai, et souvent l'amour fou rejaillit en fou rire parce que les amants rient d'être libérés d'eux-mêmes - par l'autre.
Claude Roy


Petite info :
Je ne serai pas bien présente ces jours à venir. J'ai encore énormément de travail. Et, de plus, mes fils, avec leur petite famille, arrivent en fin de semaine : les uns, jeudi soir et les autres, vendredi soir. Je serai donc bien occupée... sourire.
Bonne semaine à vous, et gros bisous.

(Photo trouvée sur le net et retouchée)

jeudi 16 avril 2009

Distance


Le partage total entre deux êtres est impossible et chaque fois que l'on pourrait croire qu'un tel partage a été réalisé, il s'agit d'un accord qui frustre l'autre, ou même tous les deux de la possibilité de se développer pleinement.


Mais lorsqu'on a pris conscience de la distance qui sépare deux êtres quels qu'ils soient, une merveilleuse vie "côte-à-côte" devient possible.

Il faudrait que les deux partenaires deviennent capables d'aimer cette distance qui les sépare et grâce à laquelle chacun des deux aperçoit l'autre, entier, découpé dans le ciel.

R.M. Rilke

(photo trouvée sur le net)

vendredi 10 avril 2009

Joyeuses fêtes

Je vous souhaite à toutes et à tous de joyeuses fêtes de Pâques ! Passez un très bon week-end, et profitez bien de ces quelques jours de repos.
Pour moi, ils seront en grande partie consacrés à ma petite famille...
Je vous embrasse très fort.



Pour vous, ces hellébores qui poussent dans un coin de mon pré.

mercredi 8 avril 2009

Mesure du temps

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Quand il m'arrive de sentir que mon temps est peu de chose, je pense à celui qui s'écoule simultanément dans bien des endroits du monde et qui passe près du mien : ce sont des arbres qui chassent des pollens, des femmes qui attendent une rupture des eaux, un garçon qui étudie un vers de Dante, mille cloches de récréation qui sonnent dans toutes les écoles du monde, du vin qui fermente au soutirage, toutes choses qui arrivent au même moment et qui, alliant leur temps au mien, lui donnent de l'ampleur.
Erri De Luca

Image trouvée sur le net

lundi 6 avril 2009

Soudain l'oiseau chante

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L'amour est introuvable
Je n'ai plus qu'un oiseau
Pour partager ma peine

Nous parlons de l'Absence
Nous parlons du temps creux
Du manque et de l'oubli

Mais soudain l'oiseau chante
Le buisson fleurit

Soudain c'est l'abondance
L'Absence se détruit.

Andrée Chedid

Photo trouvée sur le net

jeudi 2 avril 2009

Les passantes

Les passantes, merveilleux poème d'Antoine Pol (1888-1971), mis en musique et chanté par Georges Brassens. Un pur moment de bonheur. Ecoutez...



Les passantes



Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

Antoine Pol

Le dessin est de Henri Matisse

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne